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SIMULATIONS PALÉOCLIMATIQUES PMIP4-CMIP

Le projet international PMIP (Paleoclimate Modelling Intercomparison Project), dans lequel le LSCE-IPSL est impliqué, publie les premiers résultats de sa 4e « phase », pour les climats de l'Holocène Moyen (il y a 6 000 ans) et du dernier interglaciaire (il y a 127 000 ans). Ces périodes se distinguent par une saisonnalité plus marquée que la moyenne dans l'hémisphère nord qui augmente l'amplitude du cycle saisonnier des températures boréales et renforce les moussons au nord

Les simulations du climat de l'Holocène Moyen peuvent être comparées à de précédents résultats de PMIP : certes, les modèles plus récents bénéficient d'une meilleure représentation du climat préindustriel mais ils ne s'accordent pas encore entièrement avec les reconstructions à partir d'archives climatiques, notamment sur les moussons. En particulier, la plupart des modèles ne décrit toujours pas de façon satisfaisante l'augmentation de la mousson africaine, caractéristique du Sahara « humide » de cette période.

Ces travaux soulignent l'intérêt d'évaluer l'aptitude des modèles à simuler un changement de climat passé, et pas seulement le climat actuel ou préindustriel.

Les modélisations du climat du dernier interglaciaire sont, quant à elles, une nouveauté pour PMIP. Suivant les différences de rayonnement solaire incident au sommet de l'atmosphère, l'amplification du cycle saisonnier thermique et des moussons de l'hémisphère nord peut être plus importante que pour l'Holocène Moyen. La comparaison entre modèles et reconstructions est cette fois globalement satisfaisante, même si certaines caractéristiques locales, comme un refroidissement en Mer du Labrador ou le long du Groenland, ne sont pas reproduites par les modèles.

Le climat de cette période se distingue par une fonte estivale importante de la banquise Arctique, voire, pour certains modèles, par une fonte quasi-totale en été. La diversité des réponses des modèles s'explique probablement par le choix des paramètres décrivant les nuages et l'albédo de la banquise.

Selon les chercheurs, ces résultats se rapprochent des projections effectuées avec les mêmes modèles, dans un scénario où la concentration atmosphérique en CO2 augmente de 1% par an à partir d'une concentration préindustrielle. En effet, les étendues de banquise estivale obtenues par les différents modèles au moment du doublement de la teneur en CO2 (1950-1970) varient (linéairement) comme celles obtenues pour le dernier interglaciaire. Ce travail montre ici aussi le potentiel de l'évaluation des modèles, grâce aux simulations climatiques passées et aux reconstructions.
Pour la banquise, les reconstructions actuelles ne sont pas encore assez précises pour identifier les modèles les plus réalistes mais les résultats obtenus montrent à quel point ces données seraient utiles

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