Florian de Bettignies
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Florian de Bettignies, "nominé" par la Fondation de la mer et l'Institut de l'Océan

Six étudiants et étudiantes en sciences de l'océan dans l'Alliance Sorbonne Université ont été "nominés" dans le cadre du prix de la première publication de thèse  Fondation de la mer - Institut de l'océan : Matthis Auger, Florian de Bettignies, Marin Cornec, Laurène Mérillet, Yona Silvy, Laure Vilgrain.

La publication de Florian de Bettignies

Florian de Bettignies a finalisé sa thèse en 2019, au sein de l’équipe EDYCO à la Station Biologique de Roscoff (Alliance Sorbonne Université), sous la direction de Dominique Davoult et Patrick Dauby. Spécialisé en écologie des écosystèmes côtiers et plongeur professionnel, sa thèse a porté sur l’étude des forêts de laminaires et leur influence sur le fonctionnement des écosystèmes côtiers. Avant la thèse, Florian a travaillé dans différents laboratoires en France et à l’étranger (Angleterre, Pays de Galles, Australie) sur l’écologie des forêts de macroalgues et sur les récifs coralliens. A la suite de sa thèse, il a été ingénieur de recherche à l’IFREMER pour la gestion de la récolte des laminaires, puis chargé de mission au MNHN pour la conservation des forêts de laminaires à l’échelle européenne (convention OSPAR). Aujourd’hui, Florian travaille comme ingénieur de recherche en Martinique sur les récifs coralliens et les herbiers et monte plusieurs projets de recherche sur l’impact du réchauffement climatique et des pressions humaines sur les écosystèmes côtiers.

 

Les laminaires sont des macroalgues brunes formant des forêts sous-marines et sont retrouvées tout autour du monde dans les milieux tempérés. Les forêts de laminaires jouent un rôle crucial puisqu’elles supportent une biodiversité élevée, produisent de l’oxygène, stockent du carbone, soutiennent les stocks de poissons et ont une importance économique, sociale et patrimoniale pour les populations loca les.Une large part de la production des forêts de laminaires n’est pas directement consommée par les herbivores mais est exportée sous forme de macro-détritus. Ces détritus de laminaires transitent vers les environnements côtiers adjacents et, quand les conditions sont propices, peuvent s’accumuler sur différents habitats sous-marins et côtiers. 

 

L’objectif de son travail de thèse a été de caractériser la dynamique des accumulations et de décrire la cinétique de dégradation ainsi que la communauté de macrofaune associée. Un ensemble de prospections et de suivis, réalisés en plongée, a été mené en Bretagne et montre la présence saisonnière d’importantes accumulations de fragments de laminaires qui peuvent perdurer pendant plusieurs mois. Ces périodes de fortes accumulations correspondent à la perte annuelle de la vieille fronde en mai et aux périodes de tempêtes hivernales et printanières. Plusieurs expérimentations ont été menées in situ, et montrent que les fragments de laminaires possèdent une dégradation particulièrement lente comparée aux autres macroalgues brunes. Au cours de la dégradation, les fragments ont la capacité de maintenir pendant plusieurs mois leur photosynthèse et potentiellement leur capacité de reproduction. Une communauté abondante de macrofaune (170 espèces identifiées) colonise les tissus et une succession écologique s’opère. L’étude du réseau trophique par l’analyse des isotopes stables a révélé que les fragments de laminaires contribuent significativement au régime alimentaire de l’ensemble des espèces (herbivores, détritivores, omnivores, filtreurs et prédateurs). 

 

Les forêts de laminaires jouent ainsi un rôle écologique important pour un grand nombre d’écosystèmes côtiers où les fragments sont exportés. L’étude de leur influence sur les milieux côtiers est cruciale puisque ces écosystèmes sont fortement impactés par les changements climatiques et les activités humaines.