Mina Jafari, lauréate d'une bourse de thèse de l'Institut de l'Océan
Je m’appelle Mina Jafari, âgée de 28 ans et d’origine Iranienne. Je suis titulaire d’un Master en Mécanique des Fluides (MF2A) de Sorbonne Université et école Polytechnique ...
Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Mina Jafari, âgée de 28 ans et d’origine Iranienne. Je suis titulaire d’un Master en Mécanique des Fluides (MF2A) de Sorbonne Université et école Polytechnique. Je poursuis mes travaux scientifiques en tant qu’une nouvelle doctorante au sein de deux laboratoires de Sorbonne Université, l’institut Jean le Rond ∂’Alembert, spécialisé dans la recherche en mécanique, et l’institut des sciences de la terre de Paris (ISTEP), le laboratoire géosciences de Sorbonne Université. Mon parcours académique témoigne de mon intérêt pour la recherche, au cours duquel j’ai découvert ma passion pour la mécanique des fluides et ses applications aux géosciences. C’est avec un grand enthousiasme que je partage mon expérience dans ce domaine passionnant.
Quel est votre parcours académique ?
J’ai obtenu mon baccalauréat scientifique avec une spécialisation en mathématiques et en physique dans mon pays natal, l’Iran. J’ai ensuite poursuivi mes études en génie aérospatial, où j’ai obtenu une Licence 2 dans ce domaine.
Par la suite, à mon arrivée en France, j’ai choisi de me spécialiser davantage dans le domaine de la mécanique en obtenant une licence à Sorbonne Université. Ces trois ans de licence à Sorbonne Université m’ont donné l’opportunité de développer mes connaissances théoriques et numériques de base dans les différents champs d’application de la mécanique. Fascinée par les comportements et dynamiques des fluides, j’ai ensuite obtenu la première année de mon master dans un parcours spécialisé en mécanique des fluides : fondements et applications (MF2A). Cette première année de master m’a permis d’aborder les grandes questions de ce domaine ainsi que d’acquérir la capacité à la fois théorique, numérique et expérimentale pour les confronter. Enfin, j’ai couronné mon parcours avec une formation enseignée entièrement en anglais, proposée par Sorbonne Université et l’École Polytechnique, pour la deuxième année de mon master. Ce master rassemble des étudiants passionnés par la recherche fonda-mentale en mécanique des fluides et nous prépare à une vie de recherche en nous mettant au défi sur une vaste gamme de sujets.
Pourriez-vous nous expliquer simplement le sujet de votre thèse ?
Le sujet de ma thèse concerne les événements hydrologiques et géomorphologiques déclenchés par la tempête atlantique Alex, le 2 octobre 2020 dans les vallées côtières des Alpes- Maritimes. Cette tempête a provoqué des précipitations abondantes et d’amples éboulements, entraînant d’importantes destructions dans les vallées du Var, de la Vésubie, de la Tinée et de la Roya. Mon objectif est d’étudier ces types d’événements en détail, de la réalité sur le terrain jusqu’aux modèles théoriques et numériques, afin de prédire de tels événements à l’avenir. Je collecterai et utiliserai des données recueillies sur le terrain avec Raphael Kerverdo, doctorant à l’ISTeP et spécialiste en sédimentologie, et j’ajusterai les paramètres de mon modèle numérique aux résultats observés. Ce qui me permettrait de reproduire l’événement et de créer des scenarii.
Pourquoi l’avez-vous choisi ?
J’ai choisi ce sujet de thèse car ces événements, autrefois considérés comme exception- nels, risquent de devenir plus fréquents en raison des problèmes climatiques envisagés. Les conséquences dévastatrices de l’événement persistent encore trois ans après, affectant la santé de l’écosystème de la région ainsi que les habitants qui vivaient en paix dans ce qui était autrefois un endroit paradisiaque. Il est par conséquent crucial de comprendre leur physique et leur mécanisme pour mieux prévenir et atténuer les impacts de tels événements à l’avenir. De plus, suite à cet événement, le satellite Sentinel 2A a capturé des images montrant clai- rement les panaches sédimentaires se déversant dans la Méditerranée, pouvant provoquer des glissements de terrain sous-marins et générer des raz-de-marée ou des tsunamis, tout en polluant cette dernière.
Compte tenu des conséquences immédiates et progressives de ce type d’événements sur la santé des zones terrestres et marines environnantes, Il est essentiel non seulement de comprendre leur physique et leur mécanisme, mais également de développer des modèles permettant de prédire ces événements à l’avenir.
Qu’est-ce que votre thèse va apporter à la compréhension et à la prévention de catas- trophes naturelles ?
Ma thèse contribuera à une meilleure compréhension de ces événements hydrologiques ex- trêmes, permettant ainsi de mieux appréhender leur impact sur les zones terrestres et marines avoisinantes. En étudiant ces événements de manière complète et transverse, de la réalité sur le terrain jusqu’à la modélisation au laboratoire, je souhaite apporter des connaissances essentielles pour aider à prévenir et atténuer les conséquences de tels événements à l’avenir. La collaboration entre deux instituts de Sorbonne Universités et entre des spécialistes en mécanique : M. Pierre-Yves Lagrée et en géologie : Mme. Sara Lafuerza et M. Christian Gorini, permet de mettre à profit leurs compétences et connaissances respectives pour réaliser une étude complète et approfondie. Ce travail de recherche fournira des informations importantes pour la gestion des risques liés aux catastrophes naturelles dans ces régions vulnérables.
Comment imaginez vous votre avenir professionnel ?
Dans mon avenir professionnel, je me vois continuer à m’épanouir dans le domaine de la recherche fondamentale. Ma passion pour la quête de nouvelles connaissances me pousse à poursuivre mes travaux de recherche, en approfondissant mes compétences et en acquérant de nouvelles expertises dans mon domaine d’étude.
En parallèle, je désire partager mes connaissances et expériences avec des étudiants et des passionnés de sciences. Je considère la transmission des connaissances comme essentielle pour le progrès de la science, et je suis convaincue de l’importance de la communication scientifique et de l’enseignement.
En somme, mon avenir professionnel est tourné vers la recherche fondamentale, la collabo- ration interdisciplinaire et la diffusion des connaissances. Je suis animée par la passion de la découverte scientifique et l’envie de partager mon enthousiasme avec la communauté scientifique et la société en général.
Finalement, je tiens à exprimer ma profonde gratitude envers l’Institut de l’Océan ainsi que mes encadrants pour la confiance qu’ils m’ont accordée et pour avoir investi leur temps, leur énergie et leurs ressources financières non seulement dans ce sujet d’une telle importance, mais aussi en moi.