Préparer les prévisions météorologiques de demain
Prévoir les phénomènes météorologiques dangereux est essentiel pour assurer la sécurité des personnes et des biens. En région méditerranéenne, les aléas hydro-météorologiques violents sont particulièrement fréquents. L’anticipation de ces phénomènes est un enjeu majeur mais aussi un défi : les évènements de fortes pluies et les crues-éclair dévastatrices sont des phénomènes intenses, soudains et souvent localisés.
Pour améliorer la prévision de ces évènements intenses, différents travaux ont été entrepris dans le cadre du projet HyMex du programme MISTRALS ces dernières années afin de faire progresser les modèles numériques de prévision du temps.
Grâce à des collaborations internationales étroites entre modélisateurs et experts en instrumentation, les campagnes de mesures du projet HyMeX ont permis d'élargir et compléter les réseaux d'observations (GPS ou radars par exemple). Ces derniers sont utilisés pour l’initialisation des prévisions et pour effectuer une première évaluation de l’intérêt d’instruments de recherche (lidars, radars embarqués, ballons dérivants et détecteurs d’éclairs, notamment), afin de mieux prévoir les systèmes précipitants.
Par ailleurs, le réalisme des modèles de prévision a été amélioré par une représentation plus précise des processus physiques au sein de l’atmosphère et à la surface. Ainsi, l’étude des échanges turbulents dans et au bord des nuages convectifs, les cumulonimbus, a conduit au développement de nouvelles formulations mathématiques de ces processus. Une représentation plus détaillée des aérosols, gouttelettes et cristaux et de leurs interactions a été mise au point et validée pour la prévision des systèmes fortement précipitants. Des travaux sur la représentation des échanges entre atmosphère et mer Méditerranée ont permis de prendre en compte les petites structures océaniques et les vagues, ainsi que leur évolution au cours de la prévision.
Enfin, la méthode de prévision d’ensemble, consistant à prévoir plusieurs scénarios d’évolution de l’atmosphère, a été plus largement développée pour des modèles de résolution fine de quelques kilomètres. Cette approche permet aujourd’hui aux prévisionnistes d’estimer la probabilité qu’un événement intense se produise à une échéance de 48 heures. Elle apporte aussi une plus-value dans l’initialisation des modèles de prévision par le biais d’une description améliorée des statistiques d’erreurs.
Ainsi, le programme HyMeX MISTRALS a été un formidable accélérateur dans l’effort d’amélioration continue des systèmes de prévisions météorologiques. Il a également permis de définir les objectifs pour la prévision météorologique de demain. Celle-ci progressera dans son réalisme via une meilleure résolution, des formulations mathématiques adaptées et par les couplages avec les autres composantes du système (mer, végétation,...). Ce système de prévision intégrera un nombre toujours croissant d’observations comme celles collectées par des objets connectés et fournira avec plus d’anticipation des outils d’aide à la décision à l’échelle infra-départementale, adaptés aux utilisateurs.
Auteures et auteurs
Cindy Lebeaupin Brossier, Nadia Fourrié, Benoit Vié, Didier Ricard, Olivier Caumont, Yann Michel
du CNRS et du CNRM
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