Prix de la publication de thèse: Nicolas Séon, candidat

La Fondation de la Mer et l'Institut de l'Océan s'associent pour récompenser les meilleures publications scientifiques sur l'océan publiées par de jeunes chercheurs en délivrant le Prix de la Publication de Thèse. 

Nous avons demandé à nos candidats de se présenter. Aujourd'hui, Nicolas Séon, doctorant au CR2P et LGL-TPE, nous présente ses recherches.

Nicolas Séon, quel est votre parcours universitaire?

J’ai effectué un cursus universitaire classique de la Licence au Master en Sciences de la Vie et de la Terre à l’Université Claude Bernard Lyon 1. En troisième année de Licence, je me suis dirigé vers une formation spécialisée en paléontologie et en géochimie isotopique. Aujourd’hui, je débute ma 4ème année de thèse en paléontologie au Centre de Recherche en Paléontologie de Paris (CR2P), un laboratoire de recherche hébergé au Muséum national d’Histoire Naturelle (MNHN) de Paris et au Laboratoire de Géologie de Lyon, Terre, Planète, Environnement, (LGL-TPE) à Lyon sous un financement ANR (Oxymore) géré par la délégation Paris-Centre du CNRS.

Pouvez-vous nous présenter votre projet doctoral?

Mon projet doctoral vise à déterminer et caractériser les stratégies thermorégulatrices des reptiles marins du Mésozoïque et plus particulièrement la distribution de la température corporelle chez ces animaux aujourd’hui disparus. Les reptiles marins du Mésozoïque sont des organismes secondairement adaptés à la vie aquatique dont les représentants les plus connus sont les ichthyosaures, les plésiosaures et les mosasaures. Au Mésozoïque, alors que les dinosaures dominent les écosystèmes terrestres, les reptiles marins sont quant à eux les maîtres des océans. Les méthodes de thermométrie classiques utilisées pour définir la température corporelle chez les organismes actuels n’étant pas applicables, j’utilise la géochimie isotopique et plus spécifiquement les isotopes de l’oxygène dont le rapport 18O/16O au sein des os et des dents est dépendant de la température.

J’ai dans un premier temps appliqué cette méthode sur des vertébrés marins actuels (Delphinidae, thon rouge de l’Atlantique et espadon) dont la distribution de la température au sein du corps était connue, en mesurant la composition isotopique de plusieurs éléments du squelette d’un même individu. Les résultats étant concluant, j’ai ensuite appliqué cette méthode sur des plésiosaures et des ichthyosaures retrouvés en France et au Svalbard (Norvège).

Cependant, la composition isotopique de l’oxygène des os et des dents est également en partie dépendante de l’environnement. Ainsi, j’ai donc en parallèle développé un modèle de boîte permettant de déterminer l’influence de chacune des sources d’oxygène de l’environnement sur la composition isotopique de l’oxygène des éléments squelettiques chez les vertébrés marins (O2 atmosphérique, eau des proies, eau produite par la dégradation des biomolécules alimentaire, eau environnante etc…)

La thermophysiologie, l’écologie et le comportement chez les vertébrés sont étroitement liés. L’identification précise des stratégies thermorégulatrices adoptées par les ichthyosaures et les plésiosaures du Mésozoïque permettrait d’émettre et d’affiner les hypothèses existantes quant à leur mode de prédation, leur locomotion, leur comportement migratoire mais également de les utiliser comme traceurs des paramètres physico-chimiques des océans du passé.

L'article de Nicolas Séon

L'article de Nicolas Séon est disponible en ligne:

Nicolas Séon, Romain Amiot, Guillaume Suan, Christophe Lécuyer, François Fourel, et al.. Intra-skeletal variability in phosphate oxygen isotope composition reveals regional heterothermies in marine vertebrates. Biogeosciences, European Geosciences Union, 2022, 19 (10), pp.2671-2681, consulté le 29 septembre sur https://bg.copernicus.org/articles/19/2671/2022/.

Nicolas Séon (CR2P, LGL-TPE), candidat du prix de la Fondation de la Mer et Institut de l'Océan 2022