Yona Silvy, "nominée" par la Fondation de la mer et l'Institut de l'Océan
Six étudiants et étudiantes en sciences de l'océan dans l'Alliance Sorbonne Université ont été "nominés" dans le cadre du prix de la première publication de thèse Fondation de la mer - Institut de l'océan : Matthis Auger, Florian de Bettignies, Marin Cornec, Laurène Mérillet, Yona Silvy, Laure Vilgrain.
La publication de Yona Silvy
Yona Silvy est en 3ème année de thèse au LOCEAN sous la direction de Eric Guilyardi et Jean-Baptiste Sallée. Sa thèse porte sur les échelles de temps et les mécanismes d’émergence du signal anthropique dans les masses d’eau océaniques à l’échelle globale, à l’aide principalement de modèles climatiques et de simulations océaniques dédiées. Depuis le début de sa thèse, elle est engagée dans diverses activités de la vie du laboratoire, et a participé activement à l’amorçage d’une transition bas carbone du laboratoire au travers une réflexion sur les pratiques de recherche et la mise en place de mesures de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Résumé :
L’océan couvre 70 % de la surface du globe. Il est une source majeure de vie et le plus important réservoir d’énergie du système climatique. Du fait de son inertie thermique, il se modifie plus lentement que les surfaces continentales, mais ces modifications durent bien plus longtemps. À l’aide de modèles climatiques il est possible de déterminer à quel moment les changements de température et de salinité ont commencé à dépasser les variations naturelles de l’océan, y compris dans ses zones les plus profondes.
Plus de 90 % de l’excès de chaleur associé au réchauffement climatique se trouve désormais dans l’océan et il est essentiel de comprendre où, quand et comment cet excès se propage. Au-delà des changements de température, la salinité de l’océan est aussi modifiée par les modifications de précipitation et d’évaporation.
Nous montrons que les changements de température et de salinité observés dans l’océan depuis une cinquantaine d’années sont reproduits en partie dans les modèles climatiques et qu’une empreinte humaine peut être identifiée dans ces changements dès les années 1980 dans les profondeurs de l’océan Austral. Or, cet océan joue un rôle clé dans la redistribution de la chaleur et du sel dans l’océan global ainsi que dans la réponse de ce dernier aux perturbations externes telles que les émissions humaines de gaz à effet de serre. Selon les modèles, l’influence de l’homme est présente aujourd’hui dans 20 à 55 % des trois bassins océaniques (Atlantique, Pacifique, Indien) et devrait continuer à s’intensifier pour atteindre 40 à 65 % en 2050 et 55 à 80 % en 2080.
Cette étude montre que l’océan est très sensible aux perturbations du climat causées par l’homme. Or, les changements qu’il subit et qui vont s’intensifier dans les prochaines décennies, constituent des risques sérieux pour les sociétés humaines et les écosystèmes, avec notamment des conséquences majeures sur la circulation globale de l’océan et la hausse du niveau de la mer.