Camille Ferré, lauréate de notre campagne doctorale 2022

Camille Ferré est l'un des lauréates de la campagne doctorale 2022 de l'Institut de l'Océan.

Camille Ferré

Quel est le sujet de votre thèse ?

Mon sujet de thèse porte sur la caractérisation des mécanismes d’action et l’évaluation de l’écotoxicité de revêtements antifouling. Le biofouling correspond au développement d’organismes sur toute surface immergée, ce qui cause des dégâts importants sur les structures artificielles, comme les coques de bateaux par exemple. L’enjeu de ma thèse est d’identifier des revêtements antifouling efficaces mais aussi écoresponsables, car beaucoup d’entre eux sont toxiques. Sur un plan plus fondamental, nous chercherons à caractériser les mécanismes d’action des différents revêtements testés. Dans le cadre de ces travaux, une attention toute particulière sera portée sur les revêtements novateurs conçus par le LCMCP.
Ma thèse est encadrée par Raphaël LAMI et Lionel NICOLE.

Quel est son caractère innovant de votre sujet ?

L’encrassement biologique correspond à l’accumulation d’organismes vivants sur des surfaces, et constitue donc une menace pour les structures artificielles immergées. La méthode la plus généralement employée pour lutter contre le biofouling est l’emploi de revêtements antifouling, mais ceux-ci contiennent souvent des biocides toxiques pour l’environnement marin. Cette thèse s’inscrit dans une démarche de lutte responsable contre le biofouling : l’enjeu est de mieux comprendre les modes d’action et l’impact environnemental que peuvent avoir des revêtements retrouvés dans le commerce. Des revêtements innovants développés dans les laboratoires de Sorbonne Université seront également étudiés. Ces peintures, dites écoresponsables, agissent sur la fixation du biofilm sans avoir d’action biocide. Sur un plan plus fondamental, cette thèse vise à mieux caractériser l’expression des mécanismes-clefs microbiens conduisant à la mise en place du biofilm sur les revêtements antifouling, qui sont encore mal connus.

Quels sont les principaux obstacles que vous pourriez rencontrer dans vos recherches?

Il est possible que les revêtements innovants se révèlent inefficaces. C’est pourquoi deux phases d’immersion ont été prévues au cours de la thèse (l’une durant la première année, et l’autre au cours de la seconde), de manière à permettre au LCMCP de développer de nouveaux revêtements. Cependant, ces revêtements innovants ne seront pas les seuls à être étudiés durant cette thèse : celle-ci permettra de recueillir des données concernant les mécanismes d’action des revêtements commerciaux, encore mal connus, ainsi que des informations concernant leurs impacts écotoxicologiques.

S’agit-il d’un projet multidisciplinaire ?

Ce projet s’inscrit dans un contexte multidisciplinaire, et nécessite notamment des compétences en microbiologie, en écotoxicologie et en chimie analytique.
La formation du biofilm bactérien sur les différents revêtements étudiés sera caractérisée par plusieurs approches, notamment macroscopique, microscopique, fluorimétrique, mais aussi métagénomique, transcriptomique et métabolomique. De plus, des techniques d’analyse chimique seront également employées de manière à caractériser les molécules lessivées dans le milieu par les revêtements, avant d’effectuer les tests écotoxicologiques.

Quelles compétences demande votre sujet ?

Ce sujet de thèse demande des compétences en microbiologie, biologie moléculaire, transcriptomique, métabolomique, écotoxicologie et en chimie analytique.

Avez-vous déjà travaillé sur des sujets proches en Master ou en stage ?

Au cours de mon Master, j’ai acquis de nombreuses connaissances concernant l’étude des biofilms et des interactions organismes-contaminants. De plus, mon stage de deuxième année de master portait sur un sujet d’écologie chimique : j’ai ainsi été amenée à réaliser des analyses métabolomiques, ainsi que des tests microbiologiques.

Quelles études avez-vous menées jusqu’à aujourd’hui ?

J’ai débuté mes études supérieures par un DUT Génie Biologique, option Analyses Biologiques et Biochimiques, à l’Université de Toulon. J’ai ensuite obtenu une Licence Sciences de la Vie, parcours Biologie des Organismes, des Populations et des Écosystèmes au sein du même établissement avant d'intégrer le Master Sciences de la Mer, parcours Interactions biotiques et Perturbations Anthropiques, que je finalise cette année.

Quelle matière vous a le plus intéressée ?

Après avoir obtenu mon DUT, j’ai souhaité orienter mon parcours vers des problématiques environnementales, et j’ai été particulièrement intéressée par l’écotoxicologie. En effet, l’impact des contaminants au sein des réseaux trophiques constitue un sujet qui me tient à cœur, car ils représentent une menace pour la biodiversité.

Quel est votre lien avec les océans ?

Ayant grandi dans le Var, à proximité de la mer Méditerranée, je me sens très concernée par l’impact des activités humaines sur le milieu marin. Je souhaitais pouvoir œuvrer pour la préservation de l’environnement et je me suis donc tout naturellement tournée vers les Sciences de la Mer après avoir obtenu mon DUT.

Vous êtes-vous engagé pour l’environnement?

Au cours des deux dernières années, j’ai été employée au Conseil Général du Département du Var en tant qu’écogarde puis sapeur forestier. Mes principales missions en tant que saisonnière concernaient l’information du public et la préservation des espaces naturels touristiques (notamment les rivières) ainsi que la protection des massifs forestiers contre les départs d’incendies.
J’ai également été bénévole au Festival musical de Néoules, durant lequel j’ai participé à diverses missions liées à la protection du site de Châteauloin et à la sensibilisation du public au sujet des enjeux environnementaux.

Faites-vous du sport en lien avec la mer (voile, plongée…) ?

Je ne fais pas de sport en lien avec la mer. Cependant, j’apprécie de faire du kayak, en mer comme en rivière, par loisir.

Pourquoi avez-vous candidaté à Sorbonne Université ?

Sorbonne Université est un établissement de renommée mondiale, réputée pour la qualité de ses enseignements. Poursuivre en thèse dans cette université me paraît donc constituer un atout pour mon parcours professionnel.

Connaissiez-vous déjà cette université et sa dimension océanique ?

Je connaissais déjà cette université de part sa réputation, mais je n’avais pas pris conscience de sa dimension océanique avant de postuler pour ce sujet de thèse.

Qu’est-ce qui vous intéresse dans la recherche ?

Animée par une grande curiosité, le monde de la recherche m’a toujours intéressée. De plus, je souhaite pouvoir œuvrer pour la préservation de l’environnement marin, qui subit des forçages climatiques et anthropiques importants.

Quels stages avez-vous déjà menés par le passé ?

En DUT, j’ai réalisé un stage d’une durée de 10 semaines au sein du laboratoire d’analyses biomédicales de l’hôpital Sainte Musse, dans le secteur de biologie moléculaire (microbiologie, sérologie, virologie).
En première année de master, j’ai réalisé un stage de deux mois sur la structure et la diversité en biomasse du zooplancton, dans la petite et la grande rade de Toulon, qui sont deux écosystèmes interconnectés mais différemment impactés par la pollution anthropique.
Le stage que je suis actuellement en train de poursuivre afin de valider mon master porte sur la diversité des métabolites secondaires de l’holobionte corallien Pocillopora acuta : il s’agit de déterminer s’il existe un impact de la saisonnalité sur la production de métabolites et d’observer leur impact sur des souches bactériennes.

Avez-vous déjà travaillé dans des labos ? Quelle expérience en retenez-vous ?

J’ai eu l’occasion de travailler au sein d’un laboratoire hospitalier ainsi que des laboratoires de recherche au cours de mes différents stages. Ainsi, j’ai pu apprécier la rigueur nécessaire à un travail de qualité, mais également l’esprit d’équipe et la collaboration entre différents services.

Quel est votre objectif professionnel ? Vous destinez-vous à la recherche ?

A l’issue de ma thèse, j’aspire à exercer une activité professionnelle me permettant de participer à la compréhension du milieu marin et/ou à la mise en place de solutions concrètes visant à limiter les impacts anthropiques. Le monde de la recherche m’intéresse grandement, et je souhaiterais idéalement poursuivre cette thèse par un post-doctorat à l’étranger, mais je n’écarte pas la possibilité d’intégrer une entreprise : cela dépendra des opportunités qui se présenteront le moment venu.
D’une nature très curieuse, j’apprécie l’idée de pouvoir travailler dans un secteur visant à répondre à des questions tout en soulevant d’autres. Le monde de la recherche est en perpétuelle évolution, ce n’est pas un milieu routinier. J’aime aussi beaucoup l’aspect de partage des connaissances.